
Adèle fut réveillée en pleine nuit par son portable. Elle l'attrapa maladroitement et décrocha.
- Commandant ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Adèle. Il a recommencé. On vient de nous signaler un incendie il y a un quart d'heure. Je vous ai envoyé l'adresse, je vous y attends.
- Un appartement en rénovation. Pas de locataires connus.
- On doit le voir ! On peut pas louper le dépôt du message ! C'est le seul moyen de l'arrêter !insista-t-elle.
- Y'a une dizaine de pompiers dans l'appartement pour sécuriser les lieux, il pourra pas entrer sans être vu. En attendant il faut qu'on interroge les habitants de l'immeuble. Peut-être que l'un d'eux a entendu quelque chose.
- Il est trop méthodique pour ça !
- C'est pas une raison. Votre boulot c'est aussi ça !
- Mais personne n'a pu l'entendre !
- Pourquoi ? Vous étiez là quand il a allumé ce feu.
- J'espère que vous avez au moins trouvé ce que vous cherchez.
- Il est pas encore passé...
- En plus.
- Mais j'avais raison, y'avait personne qui surveillait !
Il soupira nerveusement et la fit sortir de force des lieux pas encore sécurisés.
- C'est un véritable fiasco. Tous les journaux se moquent de nous.
- Je sais... Il y a un truc qui cloche dans le profil...
- Vous voulez dire qu'il a peut-être essayé dans d'autres juridictions ?
- Peut-être...
Comprenant le message, Rocher partit dans le bureau d'Hippolyte, laissant Adèle et le commissaire seuls. Ce dernier s'approcha d'elle.
- Vous tenez le coup ?
- De quoi ?
- Pour votre s½ur.
Elle soupira nerveusement, gênée par sa question.
- Chloé ou Rocher ?
- Un peu des deux.
Elle ne répondit pas tout de suite.
- Argos a fait d'elle une machine à tuer. Il lui a fait commettre le meurtre nos parents pour la soumettre, Elikia pour ne pas être démasqué... C'est peut-être même elle qui a assassiné la femme de Derval sous ses ordres...
- Ca aurait été son but originel ? Former une tueuse ?
- Non. Je pense qu'il a commencé assez tard. Le meurtre de nos parents, c'était pour la soumettre... Mais quand je me suis échappée, il a dû avoir peur et a préféré prévoir le coup... Au cas où il faille m'éliminer définitivement...
Elle se rongea l'index, perdue.
- Mais contrairement à ce pyromane, Argos cherchait le pouvoir ! Pas lui. Lui, il joue avec nous, avec le feu. C'est un jeu, un défi, pas une quête de domination. Et c'est comme ça qu'on peut l'avoir, en le poussant à faire des erreurs en exploitant les défauts de son jeu.
- Sauf que nous, on a déchiffré ses énigmes, objecta Rocher.
- Tout de suite. C'est une piste ?
- J'en sais rien encore...
- Une voiture grise t'as dit ?
- Oui. J'en suis sûre.
- Ce sont des plaques volées. A ce numéro j'ai une berline dorée. Et un type blindé qui vit dans le Sud de la France. Pas trop le genre à foutre le feu.
- Tu peux essayer de suivre la voiture alors ?
- J'y suis déjà. Je suis plus réactif que toi, n'oublie pas !
- D'accord...
Elle raccrocha, se rongeant l'index. Elle se sentait ridicule de ne pas avoir réussi à le stopper.
1995 :
Le jeune lieutenant baissa les yeux, honteux.
- Tu te rends compte que ça a failli bousiller l'affaire ?!tonna son supérieur.
Il fit glisser le dossier à lui et le survola pour savoir à quoi il s'intéressait.
- Ca fait trois ans qu'on piétine, constata-t-il.
- C'est que des enfants... Y'a forcément un moyen de les retrouver !
Il referma le dossier et le regarda.
- Tu sais Thomas, des affaires dures, y'en a assez à venir. La gendarmerie de Fontainebleau a pris le relai. Maintenant, c'est plus de notre ressort. Alors t'occupe pas la tête avec ça. Ces fillettes sont probablement mortes.
- Pourquoi vous dites ça ? Vous avez trouvé des corps ?
- Car ça fait trois ans !
- Et alors ? Y'a toujours de l'espoir non ?
- Je savais que vous seriez pas loin, plaisanta-t-elle maladroitement.
- C'est ça.
- Il fallait qu'on trouve le message !
- C'est sûr que si vous aviez été écrasée, ça aurait été important de trouver ce message !s'agaça-t-il.
Elle colla son dos contre l'origine de l'incendie.
- Le feu s'est propagé sur les murs d'abord, non ? Et la bâche au sol a fondu.
- Il est trop malin pour ne pas avoir empêché ça, rétorqua-t-elle.
Mais toute la bâche avec donné une pâte à présent dure qui recouvrait le sol.
- Non... C'est pas possible... Il y a forcément un moyen !
Elle tâtonnait sur le mur, cherchant un signe, un message.
- On va demander à la scientifique de chercher ce message. Peut-être qu'il est encore quelque part, déclara Rocher.
- Non ! C'est forcément effacé maintenant... Il voulait qu'on le trouve si on bloquait son acte à temps.
- Ce n'est pas logique. Il veut qu'on aime le feu, alors il ne faut pas l'éteindre, si ?
Elle se tourna vers lui, l'½il lumineux.
- C'est ça... On est intervenu trop vite !
- Pardon ?
- L'incendie devait révéler quelque chose... Un message, un signe... Quelque chose...
- Ca parait étrange non ?
Elle faisait les cents pas dans la pièce sous le regard perdu du commandant.
- Il veut qu'on devienne les incendiaires... Qu'on maintienne le feu...
Il ne chercha pas à comprendre et commença à pousser les décombres pour pouvoir sortir.
- Ou alors il voulait nous tuer, déclara-t-il.
- Pourquoi ?
Hey ! Alors ? Vos avis ?
L'incendie ?
Les questions de Lamarck ?
Emma qui surveille les lieux ?
Le souvenir de Thomas ? (ma fameuse découverte sur Twitter!)
Adèle sur la scène de crime ?
Le sauvetage ?
Le message sur la dalle ?
Eléonore
pullip-and-write, Posté le samedi 11 février 2017 05:54
Emma a écrit : "
"Ah oui en effet x)
Je connais ça aussi x)
A dans une petite heure dans ce cas ! ;P